Polaroids, 2019-2022
Dans mon studio au Bateau-Lavoir, lors du premier confinement, alors que je ne pouvais plus photographier les êtres humains, j’ai commencé à créer des mises en scène. Inspiré par la littérature, j’ai simplement imaginé que j’étais au théâtre et que je découvrais sur la scène des fleurs et des objets disposés dans le décor. Ces mêmes décors et paysages qui nous incitent à la rêverie d’histoires humaines possibles, des Short Stories. Quelques mois plus tard, ce travail de studio s’est naturellement tourné vers l’extérieur lorsque nous avons pu circuler plus librement.
Depuis, en parallèle de mes séries photographiques, je développe un important travail de polaroids élargissant mon spectre du portrait au paysage en passant par la nature morte du fait du caractère immédiat du medium. Ce dernier me permet d’aborder différemment mes recherches initiales sur la couleur, la lumière, la figure et la fiction, en introduisant la notion d’accident puisqu’il est impossible de retoucher les images au moment de la prise de vue.
En procédant progressivement à l’agrandissement de certains polaroids, dont “La promenade de San Lucar, 2021” je souhaite en révéler les caractéristiques plastiques qui leurs sont propres : la planéité des images dépourvues de profondeur de champs et le rendu synthétique des formes. Ces derniers font particulièrement écho à mon travail de portraits de la série Why Not Portraits ?, 2019-2022 qui questionne le rapport de la figure au fond.
Polaroids réalisés au SX 70, film Color & B&W
Formats 8,8 x 10,7 cm, éditions uniques
Sauf San Lucar, 2021
Format 106,5 x 110 cm, tirage jet d’encre 270 gr
Édition de 5 + 2 EA